"Toute écriture inspirée d'Elohim est utile pour enseigner, pour redresser ...
afin que l'homme d'Elohim soit accompli ..."
"Elohim est tout en tous ... Nul ne peut le voir".
"La lettre tue ... ".
Dans sa série inaugurale "SEMENCES DE BON SENS ET D'EMANCIPATION", l'A.D.V. postule que:
1. Les données de "la Bible", dans la mesure où elles sont "inspirées", ne sauraient passer pour des faits historiques ni pour des relevés biographiques. Pour la même raison, il est encore moins plausible que ces écrits aient été dictés par un auteur "surnaturel".
[Même les cas de "policiers-médiums" n'appuient pas la croyance que l'Histoire puisse être révélée rétroactivement, du moins pas en ce qui concerne les faits célèbres rapportés dans "la Bible (1R 5:10; Mc 6:14). On raconte en effet que les "policiers-médiums" auraient le don de remonter dans le temps et de reconstruire des scénarios de crime ou d'accident. Toutefois, cette apparente faculté, décriée dans la communauté scientifique, n'aurait permis de revisiter vaguement que des faits qui se sont déroulés dans l'anonymat et dans un passé récent (de l'ordre de quelques années). Il est donc peu probable qu'un tel don, s'il existe, eût permis de reconstituer dans les détails les faits spectaculaires décrits dans les textes "judéo-chrétiens". Soulignons que, d'après les meilleures estimations, ces écrits dateraient jusqu'à plusieurs siècles après les faits rapportés].
Pour commencer, il faut préciser que "dicté" n'est pas synonyme de "inspiré". De plus, comme un sténographe, on prend une dictée en connaissance de cause, à partir de ce qu'on peut voir de ses yeux ou entendre de ses oreilles de chair. Tandis qu'une inspiration découle spontanément de ce qu'on vit dans ses émotions ou de ce qu'on croit réaliser en esprit. Les sources d'inspiration ne sont donc pas toujours claires ni explicables. Et c'est alors, à tort ou à raison, que certains les attribuent au mystérieux ou au "surnaturel" (2P 1:20-21; 2Tm 3:16-17; Jb 33:14-15; Nb 24:15; Gn 15:1; 2Co 12:1).
Le dictionnaire utilise le verbe "avoir" pour parler d'apparition (Gn 18:1-2; Ex 3:1-2; Mt 1:20; Mc 9:4). "Avoir", "recevoir" et "faire" sont aussi employés quand il s'agit d'inspiration, prise dans le sens d'intuition (Rm 8:28, 38-39; 1Jn 3:14), de prémonition (Ac 22:17-18), de "révélation" (Ep 1:17; Ep 3:3-4), de "vision" /de "rêve" /de "songe" (Gn 15:1; Gn 28:11-12; Ac 10:9-15).
L'on dit aussi "être inspiré", "composer", "produire", "arranger", "inventer", "créer" en ce qui concerne un tableau, un roman, une musique, une chorégraphie, un montage cinématographique ou théâtral, une dramatisation, un prototype (Rm 5:14), un symbole (He 11:19; Ap 10:8), une métaphore, une analogie (He 9:11), une figuration (1P 3:20-21), une représentation (He 10:1), une "histoire" (allégorie, parabole, fable, conte, légende, mythe, etc.) (2Tm 4:3-4; Mc 4:33; Ga 4:23-24; 1Co 10:6, 11; Tt 1:14; 1Tm 4:7). N'est-ce pas un contexte similaire que Lc 1:1 annonce?
Notez bien que les verbes énumérés ici ne s'appliquent guère aux données historiques et scientifiques.
Il arrive assez souvent que les contextes allégorique, symbolique et onirique (apparition, vision, etc.) ne soient pas explicites dans les récits bibliques. Dans tous ces cas, une certaine construction, un vocabulaire spécial, une terminologie caractéristique viennent toujours rappeler la vocation pédagogique et le caractère non factuel des récits en question. Il se trouve que de tels "avertisseurs" figurent dans la grande majorité des narrations bibliques, de la Genèse à l'Apocalypse, en passant par les Evangiles.
A titre d'exemples, les références vagues comme "après cela" (Jn 3:22; Jn 5:1; Jn 6:1; Jn 7:1; Jn 19:38; Jn 21:1), "en ce temps-là" (Lc 13:1; Mt 3:1; Mt 11:25; Mt 12:1; Mt 14:1), "il y avait ... "(Lc 16:1, 19; Jb 1:1; Jn 3:1; Jn 11:1); les expressions telles que "j'eus l'esprit troublé"(Dn 2:1; Dn 7:15; Jb 7:14; Jn 11:33, 38; Jn 13:21; Jn 12:27; Lc 1:12, 29), "un esprit m'enleva et m'emporta"/ "je fus ravi en esprit" (Ez 3:12; Ez 11:1; Ap 4:2; Ap 21:10; Mt 4:1; 2Co 12:1-2), "les cieux s'ouvrirent" (Ez 1:1; Ac 10:10-11; Mc 1:10), "leurs yeux s'ouvrirent" (Gn 2:7; Gn 21:18-19; Lc 24:31), "réveillez-vous" /"il se réveilla" (Mc 1:31; Mc 2:11-12; Ac 3:6-7; Mc 10:49-50; Jn 5:8; Mt 11:5; Rm 8:11; Mt 27:51-52). [Par endroits, plusieurs versions bibliques utilisent "se lever", "se relever" ou "ressusciter" en lieu et place de "se réveiller"].
L'Histoire n'est donc pas du domaine de l'inspiration, mais de la recherche. Aussi, les faits historiques sont-ils rapportés par les historiens à partir de données enregistrées et corroborées par des sources identifiables, compétentes, neutres et contemporaines, c'est-à-dire datant de la période où le fait /l'évènement s'est produit. Les rumeurs, les anecdotes, les articles de croyance et les ouï-dire tardifs ne sont pas probants.
Par contre, une dramatisation ou une "histoire" est le libre fruit de l'imagination ou de l'inspiration d'un artiste, d'un écrivain ou d'un penseur. Ceci n'exclut pas que ces oeuvres puissent parfois contenir des détails historiquement valables, tels certains noms de lieux et de personnes. La concordance /la conformité n'est pas requise dans ce domaine, et tout est permis (fictions, anachronismes, irrationalités, exagérations, embellissements, etc.) pour faire passer un message ou pour donner une leçon.
Aussi, "la Bible" et les écrits "sacrés" en général ne sont-ils cohérents que dans leur message (2Jn 1:5; 1Jn 3:11). Toute impression du contraire n'est que l'effet des interférences par les acteurs secondaires (scribes, traducteurs, commentateurs, etc.) et le résultat de leurs divergences.
Autrement dit, ce qui est inspiré n'est pas une reproduction fidèle et méthodique, mais la traduction libérale et particulière d'un vécu, d'une observation ou d'une tranche d'histoire. Cette façon d'interpréter les choses, qu'elle soit ou non conséquente, peut être "conservée dans le coeur" de celui ou celle qui a reçu l'inspiration (Lc 2:19; 2Co 12:3-4). Il est possible aussi qu'elle soit cachée dans des instructions énigmatiques (Mc 4:9, 23; Jn 16:25) ou bien livrée dans des directives claires et précises pour la fransformation intérieure (Pr 8:8-9; Pr 9:6; Mt 19:21). Enfin, cette compréhension peut être formulée ou encapsulée dans un rituel, dans une "histoire" (Ps 78:2; Os 12:11; Mc 4:33), dans un poème (Cantique des Cantiques), dans une musique (Ps 49:4-5), dans une invocation, etc.
Dans ces derniers cas, comme un livre ou un tableau, les porte-parole sont concrets /"réels", mais non pas l'image qui y est évoqué; l'essence ("l'esprit") qui en découle est vitale, mais non pas la forme ("la lettre", "la chair") (Jn 6:63; 2Co 3:6-8). A leur tour, ces instruments peuvent faire l'objet de multiples transcriptions, photocopies, adaptations, traductions, ou circuler de bouche à oreille. Inutile de dire que toutes ces transactions sont susceptibles d'altérer, de diluer et, parfois même, de dénaturer l'expression originale.
Contrairement à l'Histoire qui porte sur ce qui est public et objectif, l'inspiration est privée et subjective. Quoique les deux puissent captiver et émouvoir, il arrive que l'inspiration procure des sensations tellement vivides qu'elles font délirer ou halluciner (Jr 23:16; Col 2:18). Les mises en garde abondent à ce sujet (Za 10:2; Mi 3:5; Es 9:14-15; Jr 14:14; Jr 23:25-26; Jr 29:8; Ml 2:8; Lc 21:8).
Selon leur rythme et leur intensité, ces sensations pourraient brouiller le contexte des choses au point de rendre difficile pour le sujet toute distinction entre "le réel" et l'imaginaire (Ex 24:9-11; Nb 12:8; Mt 17:1-8; Lc 24:28-31; Ac 12:6-11; 2Co 12:1-4; 1Co 10:1-11; Ga 4:21-24). Cette situation confuse serait comparable à l'impression de "live" donnée par la pureté sonore de certaines chaînes stéréophoniques.
En mettant en parallèle les "histoires saintes" de "la Bible et les livres d'Histoire, la prépondérance des évidences permet d'établir que l'ensemble des écrits "judéo-chrétiens", dans la mesure de leur authenticité, répond bien aux critères de ce qui est "inspiré" ou "créé".
D'une part, on sait que les diverses descriptions (El, Elohim, El Shaddai, Yhvh /Je suis, etc.) que les premiers Sémites ont eu à projeter sur "l'être" /"l'ultime", traduisent ce qui est tout simplement insondable ou ineffable ("Elohim est esprit /souffle", "... que nul homme n'a vu ni ne peut voir", "... Vous n'avez jamais entendu sa voix ni vu sa face", "Son intelligence nous dépasse").
D'autre part, la somme des attributs qui correspondent à ces "noms" (tout en tous /immanent, transcendant, insaisissable, imprévisible, mystérieux, éternel, etc.) caractérise tout aussi bien l'instant présent /l'ici et maintenant ... Serait-ce là une coïncidence ou une suggestion?
Ainsi, pour l'A.D.V. les affirmations comme "Ainsi parle Yhvh", "J'entendis une voix" , "Je t'établis aujourd'hui ...", etc. s'expliquent mieux par l'intensité d'une expérience paranormale que par une procuration d'en haut. L'Amicale, à l'écoute du bon sens, aborde donc "la Bible" comme un manuel écrit par des humains pour les humains. Il traite de la condition humaine, du développement possible de l'humain dans l''ici-bas et propose des moyens pour y parvenir.
De toute évidence, rien d'humain n'est étranger à cette bibliothèque relativement ancienne. Pour s'en convaincre, il suffit de se familiariser avec certaines exhortations du livre de l'Ecclésiaste, les effusions du Cantique des Cantiques ou les récits comme ceux d'Onan, des filles de Loth, de Samson et de Dalila, de David et de Jonathan, de la fille de Jephté, d'Abram et d'Agar, d'Abram et de Saraï, de Jacob et de Léa, de Salomon et de ses femmes, de Juda et de Tamar, pour ne citer que ceux-là.
Une lecture froide et non-indulgente de ces textes permet de conclure que les narrateurs bibliques ne seraient pas à proprement parler des moralistes ("va, mange avec joie ton pain et bois de bon coeur ton vin ... jouis de la vie avec la femme que tu aimes pendant tous tes jours de vanité").
Il ne faudrait pas non plus les regarder comme des reporters ou des historiens ayant à charge de retracer la genèse du genre humain, de raconter la saga épique d'un peuple "choisi" ("ne vous attachez pas à d'interminables généalogies ouvertes à tous les débats ... ne vous attachez pas aux mythes juifs") ou celle d'un personnage célèbre ("A partir de maintenant, nous ne considérons plus personne selon la chair; et si nous avons considéré christ selon la chair, nous ne le considérons plus de cette manière").
Le plus souvent, les "écritures" véhiculent des rituels, des coutumes traditionnelles, des systèmes de croyance et des récits (parfois sur fond historique). Certains sont propres aux "juifs", d'autres spécifiques aux "chrétiens", mais presque tous adaptés ou inspirés de l'Egypte et de la Mésopotamie. Certains ont disparu, plusieurs sont pratiqués jusqu'à aujourd'hui.
Dans une moindre mesure, ces textes relayent des enseignements universels qui parlent directement au coeur de l'humain (" ... écrits dans le coeur"). Ces principes intemporels viseraient en finalité non pas au culte du héros ou de la personne, mais à l'émancipation et à l'épanouissement de l'individu sur terre ("... vous avez été appelés à la liberté ... ne vous remettez pas de nouveau sous le joug de l'esclavage ... ne vous laissez pas imposer ces règlements", ", "afin qu'ils soient heureux", "afin qu'ils vivent", "vous avez pour fin la vie éternelle", "afin qu'ils soient parfaits et accomplis").
Aussi, pour l'A.D.V., la preuve de "l'inspiration" se trouve t-elle beaucoup moins dans la vertu de déclencher des "expériences" exaltantes et de motiver que dans le pouvoir de transformer et de libérer une fois pour toutes. Ceci, même à travers le substrat de "l'inspiration" et par-delà les générations, renforçant ainsi la conviction -partagée par plusieurs- que ce qui est "inspiré" n'expire pas (Es 40:8; Mc 13:31).
Ce qui confirme la fonction des différents auteurs bibliques, c'est d'abord ce qui fait l'objet de leur propre quête : "enseigne-moi ta voie, fais-moi cheminer dans ta vérité", "éclaire mes yeux afin que je ne m'endorme pas dans la mort", "fais-moi connaître la sagesse", "crée en moi un coeur pur", "enracine en moi un esprit tout neuf", "fais-moi revenir", "enseigne-moi le bon sens et la connaissance", "donne-moi l'intelligence pour que je vive", "mon but : ... de parvenir, si possible, à me réveiller d'entre les morts", etc.
Une autre illustration de la nature de leur mission réside dans la formulation même de celle-ci: "laissons de côté l'enseignement élémentaire, et élevons-nous vers ce qui correspond à la maturité", "nous prêchons la sagesse d'Elohim mystérieuse et cachée", "je suis né pour être témoin de la vérité", " ... appelé pour éclairer les nations, pour ouvrir les yeux des aveugles, pour faire sortir le captif de sa prison et de leur cachot les habitants des ténèbres", " ... ils partirent et prêchèrent la repentance", etc. (D'après la
Nouvelle Version Louis Segond révisée, édition 1978, dite Version de la Colombe, les mots conversion et repentance traduisent un
verbe hébreu ou grec d'un usage très commun et qui
signifie simplement se retourner, revenir).
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